Peut-on s'abstenir de voter alors que l'Ukraine se bat à nos portes pour sauver sa démocratie ?
À l’aube des prochaines élections présidentielles, l’étau idéologique se resserre sur le peuple français, pris en tenaille entre le : « Avec moi le déluge ! » orchestré par Poutine et le : « Après moi le déluge ! » entretenu par les gouvernements qui se succèdent depuis des dizaines d’années en France, tous enfermés, à quelques nuances près, dans un même modèle de pensée.
En Ukraine avec l’invasion russe, on assiste aux soubresauts des paradigmes du « monde d’hier » arrivés aux limites d’un ultralibéralisme débridé qui a réussi à instrumentaliser toutes les idéologies, même les plus collectivistes. C’est une peur viscérale qui anime Poutine, une paranoïa orchestrée par des ambitions sans limites et le besoin maladif de conserver la toute-puissance de son rêve dystopique.
À l’aube du troisième millénaire, ce « monde d’hier » est arrivé à son point de rupture, sa fin est inévitable, son effondrement irréversible. Et si au-delà de l’horreur, de l’innommable, de la tragédie qui se joue sous nos yeux, au-delà des égarements d’un homme qui se complaît à réveiller le spectre de la barbarie en Europe, s’opérait une mutation de nos démocraties ? Si en réponse aux déclinologues qui nous promettent une apocalypse suivie d’une sixième extension de masse s’enclenchait un processus de solidarité qui nous ouvrirait les portes d’un futur plus solidaire et plus équitable ?
Il est terrible de constater que les spasmes d’agonie des systèmes totalitaires en cours vont pour quelque temps encore nous faire effroyablement souffrir, mortifier nos corps, briser nos cœurs, heurter nos esprits. Les États voyous vont continuer, jusqu’au boutisme à s’accrocher à leurs dogmes et à leurs croyances. Il faut s’attendre à d’autres sursauts dévastateurs et nous devons prendre en considération que les prochaines décennies seront difficiles à affronter, mais il existe un espoir, l’émergence inéluctable d’une pensée évolutionnaire, qui de par sa nature participe à la renaissance perpétuelle des êtres et des communautés comme source d'évolution, une pensée libre qui émerge sous la forme d’une extraordinaire synchronicité, philosophique, culturelle, sociale, mais aussi pragmatique, car elle s’exprime non seulement dans l’instantanéité des idées, mais aussi dans le passage à l’acte de citoyens qui se retrouvent spontanément autour d’actions communes et solidaires. Une forme de résistance parfaitement indépendante et incorruptible, car elle est ponctuelle, éphémère, partagée et renouvelable.
Il n’en demeure pas moins épouvantable de voir sous nos yeux, aux frontières de l’Europe, une jeune démocratie florissante se faire lentement écraser par une dictature hégémonique. Il n’en est pas moins tragique de voir des milliers de personnes en exode, jetées sur la route par la violence des combats, il n’en ait pas moins terrifiant de comprendre que la sûreté nucléaire mondiale autant civile que militaire repose uniquement sur le pari que l’ensemble des nations armées demeureront suffisamment matures et responsables pour garantir notre sécurité.
C’est pourquoi, il est grand temps de sortir du nucléaire civil qui est non seulement la plus polluante des énergies à long terme, mais aussi la plus pernicieuse tant sur le plan du traitement de ses déchets, que sur sa dangerosité face à une invasion militaire. C’est pourquoi il est temps de comprendre qu’une large ouverture raisonnée de nos frontières aux victimes de la guerre est un devoir humanitaire. C’est pourquoi il est impérieux de développer une véritable armée territoriale et européenne civile et professionnelle exclusivement consacrée au maintien de la paix.
Aujourd’hui en France s’annoncent de nouvelles élections présidentielles qui avec un fatalisme désespérant, nous délivrent le sempiternel scénario d’un choix aliénant qui consiste à faire barrage à l’extrême droite, en réélisant un président ultralibéral au service d’une ploutocratie mondiale dominante.
La tentation de ne pas aller voter est puissante, presque irrésistible !
Mais il serait infamant pour les peuples qui souffrent jusqu’au plus profond de leurs âmes et de leurs chairs et qui se battent pour ériger ou simplement maintenir leur démocratie de ne pas le faire !
Amis, frères, compagnons, artisans, paysans, entrepreneurs, travailleurs de l’esprit, tisseurs de rêves, malaxeurs de matières… Unissons-nous ! En tant que libre penseur, en tant que porteur de l’idée d’une union évolutionnaire qui abolirait les clivages politiques, religieux, sociaux et culturels, je ne peux aujourd’hui me résoudre à assister à l’embourbement programmé de nos idées, prisonnières d’une république à bout de souffle, dévoyée, phagocytée par ses propres amendements, en un mot mortifère.
La politique (Politikos) n’était qu’une branche de la philosophie, pensée pour gérer la cité, aujourd’hui elle gère l’Humanité ! Mais l’humain n’est pas une chose, l’humain n’est pas une marchandise, l’humain ne se gère pas, ne se vend pas, il s’élève, il s’entre accompagne, il évolue par ses expériences et son savoir. En démocratie nous avons aujourd’hui la maturité nécessaire pour aspirer à une « idéalité augmentée », pour passer de la politique à la philosophie impliquée, de la République à ce que je nomme une Concorde Évolutionnaire. La République n’est qu’un instrument de la démocratie, comme la figure de proue d’un navire, elle est en première ligne, elle personnalise un vaisseau, elle nous raconte une histoire, mais elle n'est pas le navire, le navire c'est : La Démocratie. Le navire est précieux, la figure de proue on peut en changer ! Mais un tel changement ne peut se faire de manière radicale, il doit être progressif, accompagné, réfléchi, mesuré à l’aune des bouleversements qu’il engendre, il prendra plusieurs décennies.
C’est dans ce contexte particulier que j’ai décidé de soutenir l’initiative d’une Union Populaire proposée par Les Insoumis, j’ai décidé de soutenir la volonté de passer à une sixième République, non pas comme une fin en soi, mais comme le premier pas vers une Concorde Évolutionnaire. Une autre manière de vivre, de penser, d’envisager et de construire le monde de demain. Dans le paysage politique français, Les Insoumis proposent un changement à la fois humaniste, « radical et mesuré » et je décèle en cet oxymore politique le besoin vital de nuances au cœur d’une campagne éminemment réactionnaire, manichéiste et dominée par la menace du resurgissement des pires de nos démons !
Et si je me propose de soutenir Les Insoumis plutôt que Les Ecologistes c’est que l’écologie est une priorité tellement capitale qu’elle ne saurait se réduire à un parti, elle doit se constituer en charte évolutionnaire et s’imposer à tous les gouvernements au même titre que les droits de l’homme.
Alors votons ! Par respect pour nous même, au nom de la liberté de pensée et en ces temps de guerre par solidarité avec le peuple ukrainien qui se bat pour conserver sa démocratie.
Votons avec audace, sans craindre de susciter de réels changements, sans craindre d’être bousculé dans nos habitudes, sans se résigner comme toujours au moins pire !
Votons car nous avons le luxe de pouvoir bouleverser l’ordre des choses au cœur d’une France enfermé dans des idéologies clivantes et surtout parce que ne pas voter serait dérouler le tapis rouge au continuum de la pensée dominante.
@ très vite et d’ici là que les nébuleuses vous chatouillent !
Théodore Wåldo
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